Il existe un monde mystérieux.

Un labyrinthe appelant à la flânerie onirique et au réveil de la nostalgie. Dans cet univers aux décors immersifs, l’imaginaire conduit à l’inspiration et à la rencontre de l’autre. De l’inconnu. Le temps s’y est arrêté entre passé et futur, à cet instant où l’impossible devient possible.

Une utopie merveilleuse.

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Les Morphos

Les morphos sont ces grands papillons bleus « électriques » que l’on voit encadrés dans la plupart des cabinets de curiosité. Les entomologistes (scientifiques qui étudient les insectes) les ont classés dans la grande famille des Nymphalidés et la sous-famille des Morphinés, décrits pour la première fois en 1807.

Linné ne les a pas connus… peu d’animaux, mammifères, oiseaux ou papillons comme ici, originaires des jungles d’Amazonie, sont, en effet, arrivés jusqu’à lui pour une classification. Décédé en 1778, le génial naturaliste suédois, inventeur de la classification binominale des espèces de plantes comme d’animaux, et qui prévaut encore aujourd’hui, avait pourtant de son vivant décrit ou plutôt classifié 3 000 espèces d’insectes, dont plus de 1 000 papillons. Leur nom commun morpho ou morpho bleu peut désigner plusieurs espèces de papillons bleu iridescent appartenant au genre Morpho.

Les Morphos ne sont rencontrés que dans les forêts tropicales d’Amérique latine.

Ces grands papillons vivent dans les forêts tropicales d’Amérique centrale et d’Amérique du Sud : Brésil, Costa Rica, Équateur, Guyane et Venezuela. Ils ont, dès leur découverte, étonné les scientifiques comme le grand public, par les couleurs « bleu métallique » iridescente, de leurs ailes, ou plutôt du dessus de leurs ailes. Le revers, beaucoup plus discret, est gris ou brun selon les espèces, et doté d’ocelles, sensées effrayer les prédateurs en imitant les yeux de rapaces. Dans la majorité des espèces on en recense une trentaine– seuls les mâles arborent cette couleur bleue irisée. Les femelles ont le dessus des ailes généralement brun orangé, avec sur leur pourtour des bordures noires. Chez quelques rares espèces comme Morpho menelaus, le dessus des ailes des femelles est également bleu métallisé mais présente une large bande noire avec quelques taches blanches, ce qui permet de les différencier facilement des mâles.

Un paquet de cigarettes « Gitanes bleues » pour attirer les Morphos.

Les morphos sont parmi les plus grands papillons existants avec 12 à 20 centimètres d’envergure, et du fait de leurs couleurs vives, on les repère facilement quand ils sont en vol et d’assez loin. La plupart du temps, mâles et femelles se reposent, ailes repliées dans la densité des feuillages, ils se nourrissent de sève et du jus des fruits tropicaux. Quand ils volent, les mâles pour attirer les femelles, c’est généralement haut dans les endroits dégagés des forêts amazoniennes. C’est dans les « couloirs » aériens que forment les grands fleuves entre leurs rives impénétrables, que les chasseurs les recherchent. Je me souviens alors que je pêchais sur le fleuve Ucayali, qui deviendra ensuite l’Amazone, en avoir aperçu à plus de 40 mètres de hauteur. Un ami brésilien marié à une vétérinaire française de ma promotion, m’avait dit que pour les attirer, un moyen infaillible était d’agiter un paquet de cigarettes Gitanes Bleues, marque célèbre d’après-guerre, avec ou sans filtre, qui n’existe plus aujourd’hui.

Ce paquet carré, cartonné de quelques dix centimètres de côté, était bleu métallisé, et bien que non-fumeur j’en avais apporté un avec moi, sur l’immense pirogue de près de vingt mètres de long, taillé dans un tronc d’arbre, à bord de laquelle, avec un ami nous avons descendu l’Ucayali pendant deux mois, depuis Pucalpa au Pérou jusqu’à la frontière du Brésil et de la Colombie, soit sur plus de 1 000 kilomètres, sans compter les méandres. Quand nous nous déplacions d’un lieu de pêche à un autre et que scrutant la cime des grands arbres sur les rives, éloignées souvent de plus d’un demi-kilomètre, je voyais voler un morpho, je faisais miroiter au soleil mon paquet de Gitanes. Je demandais alors au guide d’arrêter la course de notre embarcation, et il arrivait que le grand papillon bleu, croyant à un concurrent sur son territoire, descende jusqu’à notre pirogue, où nous pouvions l’admirer de près. Quarante ans plus tard, je les revois encore, tant le spectacle d’un grand morpho dans son habitat naturel, la forêt amazonienne, est inoubliable. Les Morpho bleus sont certainement, avec les dauphins roses du fleuve, une des espèces qui porte en elle la véritable ambiance de l’Amazonie, sauvage, impénétrable et d’une beauté luxuriante. 

La couleur bleue de leurs ailes ne se fane pas à la lumière.

Pourtant, le bleu luminescent des ailes des morphos n’est qu’une apparence, bleue certes, selon l’incidence des rayons lumineux qui les éclaire. C’est la microstructure de leurs ailes et l’empilement des minuscules écailles qui les recouvre – n’oublions pas que le nom savant des papillons est Lépidoptères, qui vient du grec et signifie ailes avec des écailles –, qui leur donne cette iridescence bleue quand ils sont éclairés, par la lumière du soleil ou par des lumières artificielles. L’iridescence ou irisation est la propriété de certaines surfaces qui semblent changer de couleur selon l’angle d’illumination. 

 

 

Les plumes de quelques rares oiseaux exotiques comme les Cotingas (petits passereaux des forêts amazoniennes), très recherchées par les monteurs de mouches à saumons victoriennes, présentent le même phénomène de diffraction de la lumière. Alors que la plupart des plumes des oiseaux les plus colorés, se fanent et deviennent ternes si elles restent trop longtemps exposées à la lumière, le plumage bleu iridescent des cotingas, tout comme les ailes des morphos, ne craignent pas la lumière, et peuvent donc être exposés sans crainte dans une vitrine de cabinet de curiosités. 

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