Pour cette exposition le Comptoir Général a voulu mettre à l’honneur le charme et les mystères de la pêche à la mouche. Parmi les différents types de pêches, cette dernière est de loin la plus élégante en même temps que la plus contemplative, ce qui ne l’empêche pas, entre des mains expertes, d’être redoutablement efficace. Elle se pratique avec un matériel de grande beauté, comme les cannes en bambou refendu, véritables objets d’art. Et puis, il y a la beauté des poissons et des endroits où on les trouve. La relation amoureuse entre le moucheur et la nature, dont l’observation est indispensable.

S’il est surtout connu du grand public pour ses hordes de bisons, ses grizzlies, ses ours noirs, ses pumas, ses hardes de cerfs, ses loups et ses multitudes d’oiseaux, le Yellowstone et ses sublimes paysages, hébergent des milliers de kilomètres de rivières à salmonidés, comme on n’en trouve nulle part ailleurs au monde.

Entomologiste, collectionneur et photographe, c’est principalement en tant que monteur de mouches à saumon que Paul Schmookler est présenté dans cette exposition.

Son œuvre majeure, Art of Angling Journal (2001-2006), présente le travail des plus grands monteurs internationaux, ainsi que des meilleurs fabricants de cannes à mouche en bambou refendu, de moulinets d’exception. Il y présente également les meilleurs peintres ou sculpteurs de salmonidés à travers ses sublimes photo-compositions élevant la photo technique au rang d’œuvre d’art.

Pratiquement inconnu en France, le tchèque Sláva Štochl est sûrement le plus grand photographe (6X6 Rolleiflex et Leica) de la nature et tout particulièrement de la pêche et des poissons entre 1930 et 1960. Entre le journalisme sportif de ses débuts et la photographie d’animaux à l’état sauvage, Sláva Štochl se consacre à la photographie de pêche.

Les héliogravures présentées ici sont extraites de son ouvrage Pêches dans les rivières et les étangs – ed. Gründ, 1970, dans lequel il capture des instants de pêche avec un regard didactique et poétique.

Le matériel de pêche, lorsqu’il est ancien, dépasse souvent le simple cadre utilitaire pour entrer dans la catégorie des objets de collection. Fabriqué avec des matériaux nobles comme le bambou pour les cannes, le cuivre ou le bronze pour les moulinets, ou des plumes d’oiseaux exotiques pour les mouches à saumons, ce matériel suscite un intérêt croissant depuis quelques années, et les prix de certaines pièces peuvent atteindre plusieurs milliers d’euros lors de ventes aux enchères. Pour le pêcheur collectionneur, l’acquisition et l’utilisation de ces objets rares participent d’un certain goût pour l’apparat et l’élégance lors des parties de pêche.

Les pièces présentées sont issues de l’une des plus importantes collections de pêche au monde, constituée par Pierre Affre, expert et figure éminente de la pêche internationale.

Outre la perfection de leurs formes et la beauté de leurs robes, les truites ont pour principal attrait auprès du pêcheur la vivacité de leurs mouvements, et la discrétion de leur mode d’alimentation, le fameux gobage, dont le bruit mouillé rappelle celui d’un baiser.

Pour les séduire et mieux les attraper, les pêcheurs doivent rivaliser d’adresse et d’assiduité. Ils leurs offrent des mouches artificielles, assemblages de plumes et de fils colorés artistiquement enroulés autour d’un hameçon, qui sont de véritables petits bijoux mais ne ressemblent plus, ou de très loin, aux insectes naturels dont elles se nourrissent.