Il existe un monde mystérieux.

Un labyrinthe appelant à la flânerie onirique et au réveil de la nostalgie. Dans cet univers aux décors immersifs, l’imaginaire conduit à l’inspiration et à la rencontre de l’autre. De l’inconnu. Le temps s’y est arrêté entre passé et futur, à cet instant où l’impossible devient possible.

Une utopie merveilleuse.

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Les cabinets de curiosités célèbres

Pendant la Renaissance italienne, le cabinet de curiosités des Médicis fut un des cabinets de curiosités précurseurs dans ce domaine. En France, Bernard Palissy posséda un cabinet de curiosités, qu’il mentionne, en 1580, dans son Discours de la nature des eaux et fontaines, tant naturelles qu’artificielles (…). Il l’avait constitué afin de réunir des preuves que les fossiles étaient, selon lui, des débris d’animaux.

Le Cabinet de curiosités, Domenico Remps, 1690.

Le Cabinet d’art et de merveilles (Kunst und Wunderkammer), de l’Archiduc Ferdinand II (1529-1595) dans le château d’Ambras, à Innsbruck en Autriche, se visite toujours aujourd’hui, ce qui en fait le plus ancien musée du monde. Celui  de Rodolphe II de Habsbourg au château de Prague fut l’autre des plus riches et célèbres, avec le cabinet des merveilles au Château de la Résidence de Dresde, mis en place entre 1723 et 1729, mais qui remonte à l’origine au duc de Saxe (1521-1553).

 

Cabinet d'art et de curiosités, Frans Francken le Jeune, 1636.

Réunion d'oiseaux étrangers, Alexandre Isidore Leroy de Barde, fin XVIIIème.

En France, François Ier (1494-1547) eut son cabinet de curiosités à Fontainebleau avec notamment plus de quarante gravures de la flore et de la faune d’Amazonie. Au palais des Tuileries, Henri IV (1553-1610) eut un cabinet des singularités, et enrichit à Fontainebleau, celui de François Ier. De nombreuses plantes exotiques quand elles avaient résisté au voyage, étaient replantées dans le jardin du Louvre, en faisant le premier jardin de botanique exotique.

 

Dell'Historia Naturale, Ferrante Imperato.

En pleine période de tulipomanie, Louis XIV, constitua entre Versailles et le jardin du Roi, un musée de plantes exotiques. Sous Louis XV, Buffon créa un Cabinet au Jardin du roi, qui devint ensuite le Jardin des Plantes de Paris. Le cabinet fut agrandi et enrichi par Lacépède, puis Lamarck, qui dirigèrent la publication de l’Histoire naturelle des poissons et des animaux. Les collections du cabinet du roi sont à la base des collections actuelles du Muséum national d’Histoire naturelle, à Paris.

 

Cabinet de curiosité de Joseph Bonnier de la Mosson.

Le premier cabinet de curiosités de France fut assemblé par Réaumur.

Histoire Naturelle générale et particulière, Georges Louis Buffon.

Avant Buffon, Réaumur (1683-1757) assembla le plus grand des cabinets de curiosités de France, surtout consacré aux espèces animales, en particulier aux oiseaux conservés en peau, puis empaillés. On peut considérer Réaumur surtout connu pour ses travaux de physicien, comme l’inventeur de la taxidermie. Il s’intéressa également beaucoup à l’entomologie avec son célèbre Mémoire pour servir l’histoire naturelle des insectes. À sa mort, Buffon réussit à obtenir ses collections et à les intégrer dans le cabinet du roi. En Russie, Pierre le Grand eut son cabinet de curiosités, où il rassembla les vestiges des animaux les plus étranges à l’origine du Musée d’ethnographie et de zoologie de l’Académie des sciences de Russie.

 

Tout au long du XVIIIème siècle, les cabinets de curiosités, un peu partout en Europe, sont en essor constant, y compris bien évidemment en France, dont nous avons vu que Réaumur et Buffon avaient constitué pour le cabinet du roi, les plus belles et importantes collections d’Histoire naturelle (insectes, oiseaux, mammifères empaillés, reptiles, poissons, amphibiens) au monde.

Dans notre pays cet engouement pour les cabinets de curiosités, et donc pour l’histoire naturelle, mais pas que, allait connaître un coup d’arrêt, lors de la révolution française. La curiosité n’existait principalement, en effet, en dehors du muséum du Jardin des Plantes, qu’à travers de riches cabinets, dont les propriétaires, grands seigneurs, princes et ducs avaient fui la France. Elle ne reprendra son essor chez nous qu’avec la restauration au milieu du siècle suivant.

 

Panaches de mer, lithophytes et coquilles, Anne France Allayer-Coster, 1769.

Muséum d'Histoire naturelle, Montréal.

Nous l’avons vu, le XIXème siècle et la première moitié du XXème siècle avec le développement et la constitution de notre empire colonial, en Afrique comme en Indochine, et un peu en Guyane, permirent aux muséums d’Histoire naturelle comme aux particuliers, d’acquérir de splendides collections d’oiseaux, de mammifères, de coquillages et en Guyane de papillons et d’insectes.

 

Enfin, il nous faut citer ici, le Mur de l’atelier d’André Breton (1896-1966), reconstitué au Centre Pompidou, à Paris, qui avec le mouvement surréaliste, allait donner une ampleur artistique, à une accumulation d’objets aussi hétéroclites que des boîtes de papillons, des oiseaux empaillés, une carapace de tortue, des peintures de Picabia et de Miró, des masques africains, des boucliers et des casse-têtes papous ou des colliers de coquillages.

L’accumulation et la présentation sur le mur de son bureau, de ces 212 objets ethnographiques, zoologiques et œuvres d’art, aboutit à un esthétisme qui réunit la nature et les cultures des cinq continents.

Mur de l'atelier d'André Breton, Centre Pompidou, Paris.

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