Il existe un monde mystérieux.

Un labyrinthe appelant à la flânerie onirique et au réveil de la nostalgie. Dans cet univers aux décors immersifs, l’imaginaire conduit à l’inspiration et à la rencontre de l’autre. De l’inconnu. Le temps s’y est arrêté entre passé et futur, à cet instant où l’impossible devient possible.

Une utopie merveilleuse.

Le comptoir général présente

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Les magazines de pêche

La pêche à la ligne n’a pas échappé au fantastique développement de la presse magazine de loisirs « Hommes » durant la période 1950-2020, période qui correspond également, du moins jusqu’en 1990 et avant l’ère d’Internet, au foisonnement des pages de publicité dans ces mêmes magazines (alcools forts, bières, automobiles et tout de même matériel de pêche…).

Alors qu’auparavant seuls deux mensuels consacrés à notre loisir avaient vu le jour : « La Pêche illustrée »  en 1909 et « La Pêche indépendante »  en 1929 , entre 1940 et 1990 les pêcheurs ont le choix, en kiosque ou par abonnement, entre une bonne dizaine de revues spécialisées : Au bord de l’eau, La pêche et les poissons, Toute la Pêche, Truites-Ombres-saumons, Plaisirs de la Pêche, Connaissance de la pêche, Pêche-magazine, Pêcheurs sportifs, La pêche en mer, Voyages de Pêche…. Sans oublier le « Chasseur français » dont la rubrique pêche dans l’immédiat après-guerre s’étoffe considérablement au point d’en faire et de loin, par le nombre des lecteurs abonnés (jusqu’à un million dans les années 60), le premier titre de chasse mais aussi de pêche dans notre pays. Le passage pendant la même période de la réclame à la publicité, n’est pas pour rien dans le développement et la bonne santé à l’époque, de tous ces titres. 

Plus vieux magazine "outdoor" français, le mensuel de la Manufacture de Saint-Etienne parle aussi de pêche.

Sur cette "une", on voit Ernest Hemingway, invité à l'usine d'Amboise, pour tester le matériel de pêche au "tout-gros" fabriqué par Pezon et Michel, sous l'oeil de Pierre Creusevaut et Pierre Pezon.

Tout collectionneur se doit de posséder des exemplaires anciens de revues de pêche.

A partir du début des années 60, les magazines halieutiques passent au Kodachrome.

Du point de vue de la collection, les magazines de pêche ont un double avantage.  Ils permettent d’une part, surtout pour les revues nées avant-guerre et jusqu’en 1970, de découvrir de magnifiques articles, souvent très bien écrits, par des pêcheurs qui savaient manier aussi une canne à mouche ou à lancer, qu’une plume Sergent Major. Certains qui n’avaient à l’époque que le diplôme du Certificat d’Études, en remontreraient question syntaxe et grammaire, à bien des bacheliers et même à des “ Bac plus 5 “  d’aujourd’hui. D’autre part pour les collectionneurs de matériel de pêche ancien, les réclames de l’époque, permettent tout à la fois, de découvrir et de dater avec précision, les nouveautés en matière de cannes, moulinets, leurres et autres, qui ont aujourd’hui plus d’un demi, voire plus d’un siècle d’existence et sont éminemment collectionnables. 

Le très "sélect" Fishing Club de France, fondé au début du XXème siècle, avait son propre magazine.

Les photographies des magazines de pêche anciens sont une source inestimable pour la connaissance de la richesse passée de notre patrimoine halieutique.

Tout collectionneur sérieux, devrait posséder au moins une collection si possible complète des revues « Au Bord de l’Eau » (ABDE) publiée de 1936 à 1968, « La Pêche Indépendante » (1930 à 1962)  et « Plaisirs de la Pêche » (1950 à 2000) pour les pêcheurs à la mouche. Les plus grands noms de la pêche sportive française, Charles Ritz, Pierre Creusevaut, Léonce de Boisset, Barbellion, Tony Burnand, Michel Duborgel et quelques autres y ont régulièrement contribué et sont encore plus de trois-quart de siècle après la publication de leurs articles, non seulement un enchantement à lire, mais également une mine de tuyaux pratiques dont certains n’ont rien perdu de leur pertinence. Pour ce qui est des récits avec photos, de capture de salmonidés à l’époque, ces magazines font hélas, plutôt office de faire part nécrologique aujourd’hui. Au moins, ces magazines de pêche témoignent-ils, dans un passé pas si lointain, de la richesse de nos rivières en salmonidés et carnassiers, avant que les Fédérations de Pêche départementales, qui continuent d’avoir pignon sur rue aujourd’hui, ne les accaparent et les réduisent à la portion congrue. 

La "Revue Verte", créée en 1936, par Tony Burnand et Charles Ritz, a perduré pour le plus grand bonheur de ses nombreux abonnés, jusqu'en 1968.

En 2023, la pêche récréative française est le seul loisir à être géré à la “soviétique”.

T.O.S, créé par Léonce de Boisset et Charles Ritz, au début des années 60, fut la première revue française consacré à la défense des salmonidés sauvages et de leurs habitats.

Certes la pêche à la ligne dans notre beau pays est sur plus des 9/10 ème de nos cours d’eau, « publique et démocratique » comme le serine à l’envie nos dirigeants soit disant « élus ». Ce qui fait de cette  activité touristique, la seule à notre connaissance en Europe, ou partout ailleurs dans le monde, y compris en Russie (j’allais dire en URSS), à être gérée à la « soviétique ». Je m’explique :  sur les eaux dont les droits de pêche appartiennent en « théorie » aux quelques 3600 AAPPMA (Association Agréée de Pêche et de Protection des Milieux Aquatiques, titre bien ronflant pour dire Société de Pêche) de l’Hexagone, sous la houlette, et c’est là que le bât blesse, de 92 fédérations départementales, il n’y a pratiquement plus rien à pêcher ; mais c’est pratiquement gratuit et c’est pour tout le monde….

La France est ainsi le seul pays, où la gestion de la pêche, des milieux aquatiques et des poissons, est gérée selon la bonne vieille Loi de 1901, par des notables de province, sans aucune compétence hydrobiologique pour la plupart, qui s’élisent entre eux et gèrent sinon la pêche, les milieux et les poissons, bel et bien l’argent des pêcheurs. 

Même si en 2022, pour pouvoir pêcher dans les eaux du Domaine Public ou les eaux relevant d’une AAPPMA, il n’en coûte en moyenne que 100 € par an (Taxe fiscale incluse, certainement un des loisirs « écologiques » les moins chers du monde), cette somme multipliée par le tout petit million de pêcheurs qui continuent d’acquitter une carte de pêche et dont environ 70 à 80% revient de fait aux Fédérations départementales, représente néanmoins un pactole non négligeable,  géré sans avoir de comptes à rendre à personne selon, nous l’avons dit la bonne vieille Loi de 1901.  Fermons le banc…

Dernier venu de qualité de la presse halieutique, "connaissance", qui fait la part belle aux voyages de pêche dans le monde, existe encore aujourd'hui.

Et pour preuve, alors que nous avons en longueur, comme en diversité, sinon en qualité piscicole, le plus grand domaine piscicole et de loin d’Europe, je vous défie de trouver une agence de voyage étrangère, spécialisée dans la pêche, qui propose à ses ressortissants de venir pêcher en France. A l’inverse, il doit bien exister une vingtaine d’agences françaises, qui proposent chacune, des dizaines de destinations « pêche » partout en Europe et dans le monde… sans parler de dizaines de guides et moniteurs de pêche français, qui emmènent leurs clients, partout où les rivières sont réellement gérées pour une pêche démocratique et sportive… Cherchez l’erreur.

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