La pêche du XVIIème au XIXème siècle
La pêche du XVIIème au XIXème siècle
Trois dates sont à retenir dans l’histoire de la pêche du XVIIème au XIXème siècle, la parution de The Compleat Angler (Le parfait pêcheur à la ligne), d’Izaac Walton en 1653, celle du Pêcheur français, de Kresz Ainé en 1818 et Le pêcheur à la mouche artificielle, de Charles de Massas en 1852.
Dans le royaume de France, à peu près en même temps que The Compleat Angler, parut, en 1660, la première édition des Ruses innocentes dans lesquelles se voient comment on prend les oyseaux passagers et les non passagers, et de plusieurs sortes de bêtes à quatre pieds. Avec les plus beaux secrets de la pêche dans les rivières et les étangs et la manière de faire tous les rets et filets qu’on peut s’imaginer.
Ce livre, signé F.F.F.R.D.G. autrement dit Frère François Fortin Révérend de Grammont dit le Solitaire inventif, inaugurait un genre qui fut maintes fois repris jusqu’à la fin du XVIIIème siècle.
Au chapitre de la pêche y est notamment décrit pour la première fois l’invention et la fabrication de l’épuisette, instrument qui permet de sortir un gros poisson de l’eau sans risquer de casser le bas de ligne.
En 1826, Charles de Massas prit le premier saumon à la mouche en France.
Pour la pêche à la mouche artificielle, il nous faudra encore attendre quelques décennies, puisque c’est en 1852 que Charles de Massas publie son Manuel du Pêcheur à la mouche artificielle. À l’époque de Daumier, Charles de Massas a le courage d’écrire : « Il faut bien cependant le reconnaitre, la pêche stationnaire, telle qu’elle est généralement pratiquée, fournit et fournira toujours mille et un sujets à la satire. Mais hâtons-nous de le dire, s’il est impossible de méconnaitre tout ce que la pêche au coup produit de risible ou de funeste, il est une autre pêche qui, bien qu’exercée à l’aide d’une ligne, n’autorise pas les reproches adressés de toutes parts à ce célèbre instrument à deux bouts. C’est la pêche à la mouche artificielle. Autant la première exige d’abnégation intellectuelle et de nonchalance physique, autant la seconde demande d’études et d’activité. »
À notre connaissance Charles de Massas est le premier pêcheur français à avoir pris un saumon à la mouche artificielle. En 1826, alors que fonctionnaire de l’Enregistrement en poste à Sedan, il relate avec force détails dans son livre, qu’accompagné d’un guide local, il prit après plus d’une demi-heure de lutte, avec un fin bas-de-ligne destiné aux truites, un saumon de sept livres. Cet exploit, car avec le matériel de l’époque, s’en était un, eut lieu à Bouillon, dans la rivière Semois, affluent de la Meuse. Un autre saumon estimé à une quinzaine de livres, lui échappa.