Il existe un monde mystérieux.

Un labyrinthe appelant à la flânerie onirique et au réveil de la nostalgie. Dans cet univers aux décors immersifs, l’imaginaire conduit à l’inspiration et à la rencontre de l’autre. De l’inconnu. Le temps s’y est arrêté entre passé et futur, à cet instant où l’impossible devient possible.

Une utopie merveilleuse.

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La pêche au Moyen-Âge

Dans toute l’histoire du Moyen-Âge, nous ne trouvons parmi les très nombreux manuscrits monastiques de la période, aucune véritable référence à la pêche récréative. La littérature en langue française, est ici très pauvre. Hormis le Roman de Renart ou Goupil fait pêcher Ysengrin à travers la glace avec sa queue.

Après la chute de l’Empire romain et pendant toute la période du Moyen-Âge, nous ne savons que peu de choses sur la pêche en général, et la pêche à la ligne en particulier mais, il ne semble pas que les techniques employées au temps des Grecs et des Romains aient beaucoup évolué ou même ce soient améliorées. Seule la chasse, à courre ou au faucon, semble avoir passionné pendant plusieurs siècles, en France comme dans toute l’Europe médiévale, rois et seigneurs. Il faut attendre la fin du Moyen-Âge, pour qu’en 1496 soit imprimé à Westminster le traité de pêche à la ligne (Treatyse of Fisshynge wyth an Angle), attribué à Dame Julyana Berners (ou Juliana Barnes), fille d’un conseiller du Roi Richard II, puis Mère supérieure du Prieuré du Couvent des Bénédictines de Sopwell, annexe de l’Abbaye de Saint-Alban dans le Hertforshire. N’hésitons pas à dire que ce traité nous apparait aussi important pour le pêcheur sportif à la ligne, que la Bible peut l’être pour un Chrétien ou le Coran pour un Musulman.

Ce traité connut au moins dix autres éditions avant 1600, ce qui montre sa grande popularité. Celui-ci commence par une éloquente plaidoirie, en forme de préface, sur les bienfaits de la pêche à la ligne comparés aux autres amusements de la campagne que sont la chasse à courre, la chasse au faucon ou le piégeage.

Dame Juliana Berners, auteure du traité « Treatyse of Fisshynge wyth an Angle ».

Dans le « Treatyse of Fisshynge wyth an Angle », datant de 1496, un schéma très explicite montre les différentes façons de plomber les lignes, en fonction des différentes espèces de poissons recherchés.

Cette préface la voici : « Parmi les quatre sports suivants : la chasse, la fauconnerie, le piégeage, la pêche et plus particulièrement la pêche à la ligne c’est à dire avec un hameçon, quel va être celui qui permettra de parvenir à nos fins ? La chasse, à mon avis, est trop fastidieuse. Le chasseur doit marcher péniblement toute la journée et suivre ses chiens courants, tout ceci à grands flots de sueur. La fauconnerie apparaît tout aussi fastidieuse et pénible. Le fauconnier crie, siffle jusqu’à en avoir la gorge desséchée, quand son faucon se perche. À mon avis le piégeage, est le plus piètre divertissement de ceux déjà vus. La preuve est faite: la chasse, la fauconnerie et le piégeage sont si pénibles et inintéressants qu’aucun d’eux ne formera l’homme dans l’esprit des proverbes de Salomon qui lui promettent une longue vie. Le pêcheur à la ligne quant à lui, n’éprouvera aucun de ces désagréments. tout au plus perdra-t-il sa ligne ou son hameçon; le malheur n’en sera pas irréparable pour autant, puisqu’il pourra toujours en refabriquer, de même que les autres ustensiles, comme je l’espère, ce traité vous l’enseignera. »

La première, Dame Julyana affirme le caractère contemplatif de la pêche à la ligne.

Devant un château, un noble facilement reconnaissable à son habit pêche à la ligne, au bouchon, de façon récréative, des poissons tachetés qui semblent être des truites.

Dans le Treatyse de Dame Julyana étaient représentées les principales plumes utilisées pour le montage des mouches artificielles.

Ce texte imprimé il y a plus d’un demi-millénaire n’a rien perdu de sa fraîcheur et de sa spontanéité. Ce qui est étonnant pour l’époque, c’est l’affirmation du côté récréatif, contemplatif et reposant (nous dirions aujourd’hui déstressant) de la pêche à la ligne. La capture du poisson n’est pas posée comme la finalité unique ni principale de la pêche à la ligne. Et, par-dessus tout, nous dit Dame Julyana Berners, si le pêcheur prend du poisson, il n’y aura pas d’homme plus heureux que lui. 

La partie la plus importante du traité donne, pour chaque espèce de poissons des îles britanniques, les indications sur le matériel, les appâts, les endroits, les saisons, les particularités et les meilleures techniques à mettre en œuvre, pour ne pas rentrer bredouille. Les innombrables traités de pêche qui suivirent celui de Dame Julyana Berners ont pour l’essentiel repris ce plan et ses développements.

« The Compleat Angler », d'Izaak Walton reste aujourd'hui – avec plus de 350 rééditions – le livre le plus grand nombre de fois publié après la Sainte Bible.

Le plus célèbre d’entre eux, le fameux The Compleat Angler, d’Isaak Walton, publié pour la première fois en 1653, et qui reste aujourd’hui, avec plus de trois cent cinquante rééditions, le livre le plus grand nombre de fois publié après la Sainte Bible, doit énormément au Traité de Dame Julyana. Walton a brodé, tout en ajoutant sa propre expérience, sur la trame que lui offrait le Treatyse of Fisshyng wyth an Angle. Sa sélection de mouches artificielles copie mot à mot la liste de 1496, il en est de même pour les appâts, pâtes et amorces.

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